CE MATIN, LES CONFIDENCES ET LE COUP DE GUEULE D’UNE TIMIDE QUI TROMPE SON MONDE….
La timidité, ce handicap qui fait souffrir intérieurement… Longtemps, j’ai fait partie des timides et des effacés en classe, dans le groupe, parmi le cercle d’amis, au boulot (surtout dans les entreprises à la réunionite aigüe) et puis…
Puis il y a eu les luttes pour paraître et essayer de s’en sortir ; les batailles avec moi-même pour ne pas avoir l’air d’être « morte de trouille » mais être malgré tout totalement et désespérément « morte de trouille », et encore le terme est faible parce que je pourrais utiliser le mot « liquide » pour vous parler de mon état à ce moment de « mise à nu » et de « prise de parole ».
Je dois bien vous l’avouer, à mon grand désespoir, il est pour moi très difficile de dialoguer avec celui que je ne connais pas assez ; pas assez pour être à l’aise et palabrer. Il ne s’agit pas de l’inconnu, de celui que je ne reverrais pas. Non, non, avec lui pas de souci, pas de challenge, pas d’enjeu, il m’est simple de rire et de discuter de tout et de rien avec lui. Ce qui est dur pour moi, c’est d’échanger avec celui que je risque de revoir et qui est là, à m’écouter, à attendre de moi les mots qui tombent justes, qui vont bien…(enfin, ce type de pensées viennent tout droit de ma tête et s’enchaînent à vitesse grand V, à ce moment précis )
Combien c’est encore plus difficile quand ce n’est simplement plus UNE mais DEUX personnes qui me font face et qui partagent le dialogue avec moi…
Combien, c’est une douleur quand il s’agit de parler en public.
Alors ça, ce genre de truc me coûte des nuits d’insomnie et des heures de questionnements : que vont-ils penser de moi? Comment vais-je devoir parler, me tenir, marcher? D’ailleurs, vais-je devoir marcher ou bien rester assise? Lire mon texte ou essayer d’improviser. Comment réussirai-je à dompter cette peur qui me noue l’estomac, gonfle dans ma gorge, rend mes jambes en coton, fait que mes mains tremblent sans mon consentement ? Comment faire pour ne pas perdre mes mots et mes idées en cours de route quand je me prends à croiser un regard ???
Eh oui ! Pas TROIS, pas DEUX, non juste UN seul petit regard parfois fugace et bien souvent bienveillant… Ce regard entrevu, cette paire de pupilles posées sur moi (fussent-elles à peine attentives et somnolentes), c’est le regard de trop. Celui qui fait que : ça y est, c’est foutu, je ne sais plus ce que je dois dire… j’ai perdu le fil de ma phrase et ma tête est remplie de mille choses à la fois, tout autant qu’elle génère un espèce de vide abyssal dans lequel je suis en train de tomber, de sombrer, de m’enfoncer.
Que faire ?
Arrêter les dégâts, m’excuser, partir, continuer vaille que vaille, faire semblant de réfléchir à quelque chose, hocher du chef pour éviter les blancs, tenter de retrouver mes esprits et me reconnecter à ma narration d’avant…
C’était quoi au fait ?
Hein, qu’est-ce que je disais 2 secondes et demi avant d’être troublée… Je ne sais plus… J’ai l’air bête à bafouiller comme ça, à rougir, à chercher ce que je dois dire en croisant les jambes comme si j’avais envie d’aller aux toilettes… Bon sang de bon soir, mais qu’est-ce que je disais avant d’être autant décontenancée et dépourvue ? Qu’est-ce que je disais avant de me penser si stupide, si bête à manger du foin ?
J’en ai marre d’être comme ça !
Marre d’avoir peur de ce regard que je considère comme un regard qui me juge, va me critiquer et m’attendre au tournant… Marre de ne pas pouvoir m’exprimer librement sans craindre un retour de bâton…
Marre de toujours croire que les autres sont BEAUCOUP plus intéressants que moi et que, forcément, ils ne vont pas tarder à se rendre compte de mes faiblesses et de mes déficiences. Qu’ils vont s’apercevoir que je n’ai rien à leur vendre, que je ne suis pas à la hauteur de leurs attentes et que donc « Circulez y a rien à voir ».
Seigneur, ils parlent tous si bien et avec le sourire en plus…
Et puis d’abord, je suis QUI pour oser prétendre que mes mots, ma parole sont dignes d’intérêt??? Voilà, les réflexions débiles qui taraudent mon cerveau engourdi quand je suis face à quelqu’un..
C’est IDIOT n’est-ce pas ?
Alors franchement, « pas merci TIMIDITE ».
Non franchement pas MERCI à toi qui me gâche la vie et m’empêche de partager des moments géniaux avec des personnes sympas.. Voyez-vous mes amis à quel point mon handicap ne se voit pas, mais à quel point il est bien là ?
Franchement, j’en AI PLUS QUE MARRE D’ËTRE AUSSI TIMIDE et le pire du pire du pire dans tout ça, c’est lorsqu’on me dit « mais non tu n’es pas timide toi, tu t’exprimes tellement bien !
Merci l’écriture, ma déficience n’est pas dans les pages que je noircie chaque jour et c’est tant mieux
2 Timothée 1:7 – Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. |
By Christ’in
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