Sur la scène, un homme en costume étriqué se lamente.
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Pers 1 : Je suis fatigué ! Dépassé ! Tout me fatigue et tout me dépasse ! La vie me fatigue ! La vie me dépasse !
Une autre personne arrive par l’arrière.
Pers 2 : Hé l’ami ! Qu’est-ce qui vous arrive ?
Pers 1 : L’ami ? On se connait ?
Pers 2 : Non.
Pers 1 : Alors, pourquoi m’appelez « l’ami » ?
Pers 2 : Parce que je suis un homme sociable et j’aime faire de nouvelles rencontres !
Pers 1 : Ah ?
Pers 2 : Oui, pourquoi ? Pas vous ?
Pers 1 : Non, pas vraiment… dit-il en grognant.
Pers 2 : Vous êtes plutôt du genre… individualiste ? Fermé aux autres ?
Pers 1 : Mmm… Fermé, je ne sais pas, mais pas ouvert à n’importe quoi et à n’importe qui, , ça c’est sûr !
Pers 2 : Je vois… dit-il en se grattant le menton. Vous êtes du genre « à camper sur vos idées , à ne pas en déroger ». Vous êtes le type de personne qui refuse les conseils des autres et ne supporte pas qu’on s’oppose à ses propres pensées ?
Pers 1 : Mmm… Dans un certain sens. Mais enfin ! La plupart du temps, j’ai raison ! D’ailleurs, en y songeant, j’ai même souvent raison !
Pers 2 : Je vois… La résistance au changement, et aux nouvelles idées, le fait de croire que vous avez toujours raison et que les autres ont tort, la tête de caboche, le refus d’écouter l’autre… Mmm, pas de doute monsieur, vous êtes « fermé d’esprit« ! C’est mauvais signe. Très mauvais signe.
Pers 1 : Mauvais signe de quoi ? Et d’abord, qu’est-ce qui vous permet de me juger de la sorte ? D’être aussi affirmatif ?
Pers 2 : Eh bien, de nos jours, être dogmatique comme vous l’êtes, être borné, ne pas être enseignable c’est très mal perçu. Ça ne correspond plus du tout à l’air du temps. C’est négatif et pas bon du tout. Quant à vous juger, je crois que c’est plutôt vous qui juger les autres comme étant inaptes à vous apprendre quoi que ce soit. N’est-ce pas ?
Pers 1 : Ah, mais de quel droit vous portez un tel jugement sur moi ?
Pers 2 : Du droit que la poutre dans votre œil est tellement énorme que vous ne la voyez pas ? mais que vous jugez la paille dans l’œil des autres. Avoir quelqu’un comme vous dans son entourage doit être pénible et difficile à supporter.
Pers 1 : Mais je ne vous permets pas ! J’ai des amis qui m’apprécient !
Pers 2 : En êtes-vous bien certain ? Ce sont de vrais amis ou bien de simples connaissances que vous voyez à l’occasion ?
Pers 1 : ça ne vous regarde pas ! Je suis comme je suis, un point c’est tout, que ça vous plaise ou non !
Pers 2 : Monsieur, je suis là pour vous aider.
Pers 1 : Je n’ai pas besoin de votre aide !
Pers 2 : Monsieur, à notre époque, l’homme est culturellement ouvert au monde. On peut même dire qu’il est « open » . Les possibilités multiples et variées d’apprendre à distance, de connaître un maximum de choses par des moyens simples et accessibles, de créer du lien rapidement. Ces nouveaux moyens à disposition de l’homme d’aujourd’hui lui permettent de s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres civilisations, à d’autres logiques, à d’autres connaissances, et donc de sortir des sentiers battus et embrasser le monde et sa diversité de pensées. Aujourd’hui, les gens font ensemble. Ils cohabitent, collaborent, co-entreprennent, coexistent. Au vingt et unième siècle, les gens s’associent, créent du participatif, fédèrent autour d’eux, fédèrent de nouveaux projets. Les gens s’unissent, s’assemblent, s’allient, coalisent, se connectent. Ils font du covoiturage, ils créent du collectif, des communautés, des groupes, des trusts, des sociétés, des partenariats, des corporations, des coopératives, des complexes, etc. Et j’en passe ! Aujourd’hui, les hommes, les femmes sont des collaborateurs, des co-auteurs, des corédacteurs, des coacquéreurs, des co-intervenants, et du coup, ils deviennent co-dépendants les uns des autres et créent ainsi la société d’aujourd’hui, ouverte dans sa multiplicité. Alors que vous ! Vous monsieur, vous faites partie de ces gens qui n’ont pas su, ou qui n’ont pas voulu surfer sur la vague de l’ouverture au monde. « L’opportunité, la nouveauté, la différence », sont des mots qui vous rebutent. Pour la société actuelle, vous êtes ce qu’on appelle un « has-been » , un hors-jeu si vous préférez. Et je peux vous dire que votre cas risque de s’aggraver si vous continuez de jouer en solitaire, retrancher dans vos idées.
Pers 1 : Tout de suite, les grands mots ! Il s’énerve. Quand même, vous exagérez ! Je ne suis pas « fermé d’esprit » et encore moins « hors-jeu », comme vous le prétendez ! Je suis juste un homme qui sait de quoi il parle, et à qui on n’a rien à apprendre ! Et puis, n’essayez pas de m’entourloupez avec tous vos « co-machins et vos co-trucs ». Moi, personne m’influence et me dicte ma manière de penser et de faire les choses et j’ai pas non plus envie de m’associer avec qui que ce soit et faire de la collaboration !
Pers 2 : Ouh là là ! Vous en êtes au stade trois de la bêtise, monsieur ! Et j’ai dénombré cinq stades. Vous êtes donc à la limite. J’espère pour vous que vous êtes encore récupérable, mais rien n’est gagné. Enfin, je vais tout de même essayer de vous tirer d’affaire. Mais avant d’utiliser ma méthode « d’ouverture d’esprit » , j’aimerais savoir si vous avez conscience de ce que vous êtes et si vous en souffrez ? Soyez honnêtes avec moi, monsieur, et répondez-moi franchement.
Pers 1 : J’ai pas besoin que vous m’aidiez, je suis très bien comme je suis.
Pers 2 : Allons monsieur, pas de ça entre nous. Vous n’allez pas aussi bien que vous le prétendez. Je vous ai entendu vous lamenter en arrivant, n’est-ce pas ?
Pers 1 : Eh bien… Entre nous, il est vrai que… que je commence à en souffrir un peu. Surtout, ne le dites à personne.
Pers 2 : Je vous promets que personne n’en saura rien, que tout ce que vous me direz restera entre nous.
Pers 1 : Il est vrai que parfois, ma façon de voir les choses et d’aborder les conversations, se terminent souvent mal. Il m’arrive de plus en plus souvent de me fâcher avec des personnes que j’apprécie. Je le regrette parfois, mais je ne parviens pas à me changer. Malgré le fait que j’aspire à m’ouvrir et à être plus indulgent, plus tolérant, plus patient, plus accueillant, ma nature revient toujours au galop et je finis toujours pas imposer mes idées ou par ne pas écouter les autres. Je m’aperçois que je veux toujours avoir raison et que je crois toujours savoir mieux que tout le monde. Pourquoi, suis-je comme ça ? Je n’en suis pas heureux, au fond…
Pers 2 : Je vois. Vous avez vraiment besoin d’aide, alors ne perdons pas de temps ! Il vous faut sans tarder, apprendre à lâcher et apprendre à élargir votre horizon sans crainte de perdre votre personnalité, votre identité ! Il faut le faire de toute urgence, car le temps est contre vous. À continuer ainsi dans votre obstination et vous enfermer dans le refus de vous ouvrir à l’autre, vous risquez de sombrer dans la psychorigidité chronique et dans la toute-puissance égocentrique. Et ça, monsieur, c’est dangereux ! Un jour ou l’autre, vous pourriez vous retrouver dans l’incapacité de pouvoir changer de nature et devoir mourir dans votre bêtise !
Pers 1 : Dangereux ? Y-a-t-il encore quelque-chose à faire ? J’ai toujours été comme ça. Depuis tout petit, j’ai toujours voulu avoir raison. C’est d’ailleurs pour ça que mes vieux copains m’ont tous lâché les uns après les autres, et que les femmes se lassent et finissent aussi par me quitter ! Ils me disent que je suis « bien trop con » et cela m’attriste de plus en plus… Avant, je me disais que c’était « eux » les cons et je me disais que je n’avais pas besoin de fréquenter des imbéciles comme ça, mais au fil du temps, j’ai commencé à me dire que j’étais peut-être la cause de toutes ces disputes.
L’homme sort un mouchoir de sa poche, essuie ses yeux et se mouche bruyamment.
Pers 2 : Oui, vous avez dû vous faire un paquet d’ennemis.
Pers 1 : Oui, un paquet… J’ai perdu tellement d’amis… Les engueulades, les insultes pour des idées. Oui, ça c’est souvent terminé mal. Parfois, on en est même venus jusqu’aux mains.
Pers 2 : Ce qui est fait est fait, monsieur, vous ne referez pas votre passé. Cependant, je trouve formidable, qu’enfin vous ouvriez les yeux sur votre pauvre état et que vous ayez le désir de changer ! C’est très encourageant ! J’ai bon espoir pour vous ! Ah ! Si vous saviez monsieur, combien de bornés tels que vous, refusent d’admettre qu’ils sont faillibles et qu’ils peuvent se tromper ! Combien refusent catégoriquement d’aller vers les autres et se confronter aux avis divergents. Si vous saviez, combien s’accrochent à leurs idées fixes, quitte à passer pour de sombres idiots. Ah que c’est triste ! Oui, c’est bien triste pour eux, monsieur. Il est triste de les voir persister dans leur bêtise. Oui, bien triste… Les pauvres ne savent pas ce qu’ils ratent, car tel Attila, qui partout où il passait, l’herbe ne repoussait plus, les ennemis fleurissent sur leur chemin et, la plupart du temps, ils se retrouvent seuls, rejetés, isolés, moqués sans comprendre pourquoi. Ils sont eux-mêmes leur pire ennemi.
Pers 1 : Sûrement… Sûrement…
Pers 2 : Réalisez-vous monsieur que vous êtes votre pire ennemi ?
Pers 1 : Je le crains…
Pers 2 : C’est bien ce que je pensais. Votre « tête de con » vous insupporte. N’est-ce-pas ?
Pers 1 : C’est ça ! J’en ai plus qu’assez d’être le « con de service » et je crains de finir comme un « vieux con » !
Pers 2 : C’est bon signe ! C’est même très bon signe ! Rien n’est inéluctable dans votre cas, vous êtes en passe de devenir un autre homme, je vous le garantis !
Pers 1 : Si vous le dites… Mais comment faire ?
Pers 2 : Déjà, rien que le fait de me demander comment faire, démontre une ouverture chez vous. C’est un très bon début.
Pers 1 : Vous croyez ?
Pers 2 : Si je le crois ? Mais j’en suis sûr ! Vous avez le potentiel pour devenir quelqu’un de fréquentable et d’heureux, seulement, vous allez devoir utiliser les bonnes méthodes pour changer radicalement et guérir de votre bêtise avant que l’orgueil ne vous réemprisonne !
Pers 1 : Les bonnes méthodes ?
Pers 2 : Oui, si vous ne réagissez pas rapidement, viendra un temps où votre caractère reprendra le dessus. Vous croirez à nouveau que tous sont « cons » sauf vous et vous redeviendrez le « con de service », en espérant que vous n’ayez jamais la lucidité de voir votre état de « sombre crétin » en ayant conscience de votre inaptitude à pouvoir changer votre nature. Monsieur, sans vouloir vous effrayer, si vous ne traitez pas votre problème dès maintenant, alors que vous en souffrez, il y a fort à parier que dans le futur, vous ne soyez un « indécrottable imbécile » !
Pers 1 : Eh bien, je commence à ressentir des symptômes d’auto-rejet. C’est de pire en pire. Pas une semaine ne se passe, sans que je m’insupporte, sans qu’après-coup, avec le recul d’une situation qui a encore dégénéré, mon entêtement ne m’irrite. Pas une semaine sans que je ne me traite « d’idiot qui aurait mieux fait de se taire une fois de plus » . Oui, c’est un triste fait. Je me déprécie de plus en plus souvent et je voudrais changer, mais cela m’est difficile. Croire que je suis plus intelligent que les autres est une pensée tellement ancrée en moi que je ne sais pas comment croire autrement. Hélas…
L’homme se mouche à nouveau.
Pers 2 : Et dites-moi donc, monsieur. N’êtes-vous pas jaloux de ceux qui s’ouvrent aux autres ? De ceux qui s’ouvrent au changement ? Au progrès ? Aux nouvelles technologies ? Aux nouvelles modes ? Au monde ?
Pers 1 : Eh bien… entre nous… si… Je dois bien l’avouer. Il m’arrive en effet de les jalouser. De les détester même…
Pers 2 : Je m’en doutais.
Pers 1 : Et si je ne parvenais pas à changer, à mettre de l’eau dans mon vin, à écouter les avis des autres sans les rejeter systématiquement ? Je suis un homme de conviction, après tout et parfois, il m’arrive de me dire que je ne suis pas si pire et que c’est aux autres de faire un effort, d’essayer de me comprendre, de s’adapter à moi, et pas le contraire. Il m’arrive encore très souvent, de penser que mes réflexions sont bien meilleures que toutes les fadaises que j’entends et, qu’au fond, j’ai sans doute raison d’imposer mes opinions.
Pers 2 : Oui, j’entends votre raisonnement, mais il est faux. Sans vous en rendre compte, vos certitudes et votre façon de penser, vous dominent et vous freinent. Elles vous font croire que vous n’êtes pas capable de penser autrement. Chassez ces pensées orgueilleuses, et ne refermez pas la brèche qui s’est faite dans votre esprit. N’ayez pas peur et sautez dans l’inconnu sans ces barrières de sécurité !
Pers 1 : Ça me fait un peu peur… Et si je n’y arrivais pas ? Si j’étais déjà trop fermé ? Et si je ne me reconnaissais plus dans cette nouvelle disposition d’esprit ? Comment vais-je aborder les différences d’opinions. La tolérance et l’acceptation des autres dans leur diversité, ça ne me ressemble pas, moi qui veux toujours avoir le dernier mot. C’est plus fort que moi, comment vais-je y arriver ?
Pers 2 : J’entends vos craintes, monsieur, et je comprends ce que vous dites. Je ne vais pas vous cacher que d’essayer de devenir quelqu’un d’autre peut vous faire perdre pied et même perdre la tête. Avancer avec une nouvelle perception des choses et des gens peut complètement vous déstabiliser et vous faire faire machine arrière ! Oui, ouvrir son esprit sans qu’il n’y ait eu de préparation au préalable, peut vous faire vous refermer à nouveau sur vous-même, peut vous braquer et refuser à l’autre le droit de se dire. Mais enfin, qui ne tente rien n’a rien.
Pers 1 : Certes.
Pers 2 : Parfait. Étant donné que vous faites partie des personnes qui, par peur et par faiblesse, se ferment d’emblée aux suggestions et aux propositions extérieures, je vais travailler sur vous par étapes et en douceur, car malgré votre tête de cochon, vous m’êtes quelqu’un d’agréable. Je n’ai pas envie que vous vous fermiez comme une huître, parce qu’on aura été trop vite, alors on va y aller piano-piano.
Pers 1 : Je suis prêt.
Pers 2 : Pour commencer, il va vous falloir vous débarrasser de vos cargaisons de faux raisonnements.
Pers 1 : Soit, mais comment ?
Pers 2 : Eh bien, nous allons passer à la pratique. Je vais vous demander de faire quelque chose que vous n’avez encore jamais fait, et que vous n’avez jamais envisagé de faire.
Pers 1 : C’est-à-dire ?
Pers 2 : Mmm… Offrir un café à un inconnu, par exemple !
Pers 1 : À un inconnu ? Comme ça ? Tout de suite ? Là, maintenant ? Mais, le virus ? La Covid ? La maladie ? La contagion ?
Pers 2 : Je m’attendais à ce genre d’arguments. L’homme rit. Mais ce sont là de fausses excuses. Protégez-vous et tout ira bien.
Pers 1 : Mais…
Pers 2 : Vous préférez qu’on arrête là l’expérience ?
Pers 1 : Non… Entendu. D’accord… Mais de quoi vais-je parler avec cette personne ? Et comment je vais l’aborder ? Quoi lui dire ?
Pers 2 : Qu’importe de connaître ou pas la personne, ou de savoir à l’avance le sujet de conversation. L’important pour le moment est d’aller vers l’autre. Et encore mieux, d’oser aborder celui ou celle, qui ne vous attire pas d’emblée, celui ou celle qui vous repousse ou qui vous impressionne. Le but est de dépasser vos appréhensions, de lâcher vos fausses impressions, de ne pas tenir compte de l’apparence. Le but est de « risquer l’autre » au risque d’être surpris par lui ou elle !
Pers 1 : Mmm… Faut voir… Et sinon ?
Pers 2 : Eh bien, changez vos autres habitudes. Par exemple, comment allez-vous à votre travail ?
Pers 1 : En voiture.
Pers 2 : Et pourquoi en voiture ? Pourquoi pas en bus ?
Pers 1 : Je n’aime pas les gens, alors pas de train, pas de bus, pas de covoiturage ! Pas de transports en communs !
Pers 2 : Ah, et le vélo ? C’est convivial, le vélo ?
Pers 1 : M’ouais. Mais les gens roulent comme des « cons » . Il faudrait moins d’imbéciles sur les routes pour se déplacer tranquillement en vélo !
Pers 2 : Mmm… continuons… Vous allez me répondre sans réfléchir. Je vais vous dire un mot, et vous me répondrez par le premier mot ou par la première phrase qui vous vient à l’esprit. D’accord ?
Pers 1 : D’accord.
Pers 2 : Allons-y. Si je vous dis « France » ?
Pers 1 : Pays de merde !
Pers 2 : « Étranger » ?
Pers 1 : Voleur ! Profiteur !
Pers 2 : « Femme »
Pers 1 : Manipulatrice ! Insoumise !
Pers 2 : Soit… soit… soit… Je vois que vous êtes effectivement enfermé dans vos faux raisonnements. Il va y avoir du boulot !
Pers 1 : Du boulot ? Oh, mais je suis comme je suis, et si ça ne vous plait pas, passez votre chemin, monsieur le redresseur de torts !
Pers 2 : Allons, allons. On se calme. Vous voulez que je vous aide ou que je vous laisse ?
Pers 1 : Désolé. L’emportement, l’habitude ! Continuons, s’il vous plaît.
Pers 2 : Bon. Ah tiens, cette femme qui viens par ici, seriez-vous prêt à l’accoster poliment et lui proposer un café ?
Pers 1 : Mmm… Ce genre de femme. L’homme grogne. C’est le genre, unpeu trop ouverte, si vous voyez ce que je veux dire…
Pers 2 : Oh, là là, tout de suite, les préjugés. Retirez vos œillères et osez la rencontre avant de juger sur pièce ! Et puis, que risquez-vous ? Qu’elle vous dise « non », ou bien qu’elle accepte et que vous fassiez finalement une belle rencontre ?
Pers 2 : Mmm… Soit… Allons-y.
******
Pers 1 : Madame…
Pers 3 : Monsieur…
Pers 1 : Vous me paraissez être quelqu’un de très ouvert. Nous pourrions discuter, prendre un café ?
Pers 3 : Disons que je suis ouverte « à toutes propositions » . Ça vous intéresse ?
Pers 1 : Ah, mais non ! Pas question ! Je ne mange pas de ce pain-là ! Aurevoir et à jamais !
Fou de rage, le personnage 1 rejoint le personnage 2 en serrant les poings.
Pers 1 : Ah ça, vous avez vu ? Je vous l’avais dit, c’est une… . une…
Pers 2 : Oui, c’est une prostituée, et alors ?
Pers 1 : Et alors, elle m’a fait une proposition malhonnête.
Pers 2 : Et ?
Pers 1 : Je ne vais engager une discussion avec quelqu’un qui veut ouvrir les cuisses pour vider mon portefeuille !
Pers 2 : Allons, voyons. Ne soyez pas aussi radical ! au-delà de son activité, cette femme a certainement de très belles qualités.
Pers 1 : Oh ça ! Je les connais ses qualités ! Ce doit être une experte en arnaque. Une belle arnaqueuse et une manipulatrice. C’est du tout vu ! Sauf que moi, personne ne me manipule ! Non ! Personne !
Pers 2 : Et cette jeune femme qui sourit là-bas ? Elle a l’air sympathique et avenante. Si vous lui proposiez un café ?
Pers 1 : Non merci. Chat échaudé craint l’eau froide !
Pers 2 : Vous n’allez pas déjà baisser les bras. Rappelez-vous de ce qu’on s’est dit. Ne refermez pas la brèche dans votre esprit. Agrandissez-là et laissez-y entrer la lumière. Il en va de votre intelligence, de votre estime de vous-même, de votre qualité de vie, de votre relationnel futur.
Pers 1 : Entendu, mais si cette expérience n’est pas concluante, j’arrête pour aujourd’hui. Ça vous va comme ça ?
Pers 2 : Si vous voulez.
Le pers 1 se dirige d’un pas hésitant vers la personne.
Pers 1 : Bonjour madame. Puis-je vous offrir un café ?
La personne le jauge de haut en bas avant de répondre
Pers 4 : Étrange de m’aborder comme ça dans la rue et me proposer un café. Vous me draguez ?
Pers 1 : Nullement madame. Je tente juste de m’ouvrir aux autres et espérer faire de belles rencontres. Vous m’avez l’air sympathique.
La personne 4 se met à rire.
Pers 1 : Alors, ce café ?
Pers 4 : Étrange que vous me parliez de vous ouvrir aux autres, car je suis moi-même une professionnelle de l’ouverture.
Pers 1 : Ah non ! Ne me dites pas que vous aussi, vous êtes une professionnelle du… du… du sexe !
La personne 4 rit de plus belle.
Pers 4 : Non. Bien sûr que non. Je suis spécialisée dans l’ouverture des chakras. D’ailleurs, tel que je vous vois, vous me semblez extrêmement noué et fermé de partout. Monsieur, vous êtes très coincé et il est urgent d’ouvrir vos portes de consciences. Il est urgent de vous libérer de toutes vos énergies négatives.
Pers 1 : Oh ! Halte-là madame ! J’étais d’accord pour prendre un café avec vous et discuter de choses et d’autres, mais je ne suis pas du tout d’accord pour m’ouvrir à ce point. Vos méthodes d’hippies ne me disent rien qui vaille ! Aurevoir madame !
À nouveau fou de rage, le personnage 1 rejoint le personnage 2 en serrant les poings.
Pers 1 : Vous… vous avez entendu ? Une « ouvreuse » de portes imaginaires ! Et puis quoi encore ? Décidément, tout ça me confirme que de s’ouvrir aux autres, c’est une perte de temps et d’énergie.
Pers 2 : Ce n’était pas la peine de vous braquer de la sorte. Après tout, vous auriez très bien pu prendre le temps de l’écouter cette brave femme. Elle vous aurait sans doute parlé de sa passion pour les chakras. Monsieur, rien ne vous obligeait à la laisser faire ses expériences sur vous, mais au moins vous auriez appris des choses. Parler de chakras, peut s’avérer utile dans une conversation avec un connaisseur. N’est-ce pas ?
Pers 1 : Tsss… Non, je fuis comme la peste ce genre de mystique !
Pers 2 : Eh bien, il y a du travail avec vous, monsieur. Bon, restons-en là pour la pratique. Dites-moi plutôt, dans quelle branche vous travailler ?
Pers 1 : Je suis comptable dans une société à Saint-Ouen depuis trente-deux ans.
Pers 2 : Trente-deux ans dans la même entreprise ! Eh bien ! Est-ce par choix ? Par facilité ? Par habitude ? Par peur du changement ? Par crainte de ne pas être à la hauteur dans un autre domaine ?
Pers 1 : Je ne sais pas. Peut-être un peu tout ça… On sait ce qu’on perd et pas ce qu’on gagne. J’ai fait mon trou dans cette boîte et c’est pas si pire, même si personne me parle…
Pers 2 : Le manque d’ouverture d’esprit vous fait stagner et paralyse votre potentiel !
Pers 1 : J’ai eu parfois, envie de tout envoyer valser et chercher ailleurs, mais le « Metro, boulot, dodo » , m’a remis sur les rails de la sagesse. Bouger, changer, c’est compliqué. Sources de stress et de déception.
Pers 2 : Mmm… La sagesse a de multiples visages. Elle peut être trompeuse… N’est pas toujours sage, celui qui le croit…
Petit silence.
Pers 2 : Et que pensez-vous du végétarisme ?
Pers 1 : Stupide ! La viande est utile pour la santé ! L’homme en a besoin ! C’est nécessaire, sinon à quoi serviraient les animaux ?
Pers 2 : Ah ! Les phrases toutes faites et les avis à l’emporte-pièce, c’est typique des personnes rigides et étroites d’esprit ! Pourquoi ne pas voir et analyser les avis différents sous un autre angle, plutôt que de vous embourber dans des pensées d’un autre temps ? Pourquoi ne pas prêter l’oreille à ceux qui ne partagent pas exactement vos goûts et vos opinions ? Pourquoi ne pas écouter leurs arguments sans les contrecarrer systématiquement ? Être ouvert d’esprit, c’est savoir se remettre en question à la lumière des développements d’autrui. Vous ne vous en sentez pas capables ?
Pers 1 : Je ne sais pas ! C’est possible ! Oh et puis flûte, à la fin ! Je suis comme je suis ! Nous ne sommes pas là pour faire mon procès, mais pour m’aider !
Pers 2 : Soit, mais j’ai besoin de cerner votre personnalité dans son ensemble pour vous aider au mieux.
Pers 1 : Bon, bon, bon. (Ton grincheux et attitude bourrue). Si vous voulez.
Pers 2 : Et les musiques actuelles, qu’en pensez-vous ?
Pers 1 : Nulles ! Nulles de chez nul ! De la cacophonie sans intérêt ! Des paroles sans queue ni tête, et des bandes-son ridicules ! C’était beaucoup mieux avant !
Pers 2 : Avant ? C’est exagéré, il y a de bonnes choses produites aujourd’hui.
Pers 1 : J’ai certains critères objectifs, et en matière de musique, je m’y connais. Les « Boum ! Boum ! Boum ! » ne sont pas de la musique, mais du bruit ! À mon époque, il y avait encore de vrais chanteurs et de vrais musiciens, pas comme ces branquignoles qui ne chantent que de la merde !
Pers 2 : Je vois, je vois. En somme, sorties de vos opinions toutes faites, sorties de vos certitudes, tout est nul. Tout est nul si ça ne rentre pas dans vos critères, et si ça ne correspond pas à ce que vous aimez. C’est nul, si ça sort de vos idées préconçues et si ça ne correspond pas à vos schémas de pensées. C’est vous qui avez raison, qui savez, qui vous y connaissez, c’est bien ça ?
Pers 1 : Heu… Oui. Enfin, en partie. Mais, avouez que j’ai pas complètement tort quand je dis que ce qui se fait maintenant, c’est nul ! Non ?
Pers 2 : Non monsieur, vous n’avez pas raison de parler comme ça. Ce n’est pas parce que ça ne vous plaît pas à vous, que c’est forcément nul. Si ça plait à d’autres, c’est que ça un intérêt non négligeable ; ça a de la valeur et une certaine qualité qui correspond à certains. Monsieur, ce qui n’est pas bien pour vous, peut-être génial pour d’autres. C’est ce qui fait la richesse de notre monde, c’est sa multiplicité, et le fait que chacun est différent et s’attache à des choses diverses et variées. Ne dit-on pas « qu’il faut de tout pour faire un monde et que les goûts et les couleurs ne se discutent pas » ?
Pers 1 : Les différences n’ont pas que du bon. Tiens, regardez le progrès. Quand on voit toutes les pertes de valeurs et le déficit de la morale, on ne peut que le regretter.
Pers 2 : Les valeurs ne sont pas totalement perdues, disons plutôt qu’elles sont différentes. Chaque époque réajuste ses valeurs à sa connaissance du moment. C’est ainsi que se maintient l’équilibre et que le monde ne plonge pas dans le chaos.
Pers 1 : Oui, pour le moment… Pour le moment … Enfin, ce soi-disant « équilibre » ne durera pas ! Vous verrez ce que je vous dis ! Vous verrez bien ! Ah, de mon temps, tout était beaucoup mieux !
Pers 2 : Monsieur, vous êtes choquant ! À la limite de la dictature et du marxisme. Pour vous éviter de plonger dans le négativisme absolu, dans le sur-moi détestable et l’odieux conformisme, je vais devoir agir très rapidement.
Pers 1 : À ce point ?
Pers 2 : Hélas. Vous êtes très impacté. Il va être difficile, mais pas impossible de vous délier de vos pensées absurdes. Pour vous aider, j’ai besoin de savoir si vous avez subi un choc par le passé ? Si vous vous souvenez d’un traumatisme qui aurait pu causer cette fermeture d’esprit ? Y-a-t-il quelque-chose qui vous vient à l’esprit et vous empêcherait de saisir ce qu’il y a de bon et d’intéressant dans notre monde ?
Pers 1 : Non… Je ne vois pas…
Pers 2 : Auriez-vous été victime de parents stricts ou, au contraire, éduqué de façon trop libérale ? Ceci pouvant expliquer cela, vous auriez pu développer une rébellion et un refus systématique contre la société en réaction à votre passé ?
Pers 1 : Non… j’ai eu une éducation normale… Oui, tout ce qu’il y a de plus normale.
Pers 2 : Mmm… Bon, passons aux choses sérieuses. Êtes-vous prêt à devenir un autre homme ?
Pers 1 : Oui.
Le pers 1 réajuste son col de costume. Il remonte sa ceinture et reboutonne son veston.
Pers 2 : Bon, dans un premier temps, dé-ten-dez-vous. Au lieu de vous ajuster et de vous enfermer dans votre petit costume cintré, déboutonnez plutôt votre veste. Allez, desserrez votre cravate ! Dégrafez votre col ! Étirez-vous ! Ne craignez pas de froisser votre chemise empesée ! Délacez vos chaussures ! Relâchez votre corps et dénouez vos muscles ! Ouvrez largement vos poumons pour y engranger un maximum d’air !
Le pers 1 s’exécute.
Pers 2 : Allez-y, respirez à plein poumons ! Inspirez ! Expirez ! Libérez votre tête. Ça vous sera utile pour comprendre et stocker le message qui devrait vous ouvrir l’esprit.
Épaules en arrière, le pers 1 respire à pleins poumons. Son visage se relâche.
Pers 2 : Ah ! Vous voilà déjà beaucoup moins fermé. C’est bien. Comment vous sentez-vous ?
Pers 1 : Je ne sais pas. Pfft… Pfft… Pfft… C’est exceptionnel pour moi, de me détendre. D’ordinaire, je suis toujours dans le contrôle… Pfft…
Pers 2 : C’est logique. Être dans le « lâcher prise » peut déstabiliser au début. Mais si vous garder cette disposition d’esprit. Vous verrez qu’à force, vous vous habituerez. Maintenant, ouvrez vos bras.
Pers 1 : Quoi ? … Pfft…
Pers 2 : Ouvrez vos bras comme si vous alliez recevoir quelqu’un à l’intérieur. Rendez-vous accueillant ! Décrispez-vous ! Ouvrez-vous bien vos mains et écartez vos doigts au maximum !
Le pers 1 ouvre les bras, mais il garde les coudes crispés.
Pers 2 : Non, pas comme ça ! Plus grands ouverts les bras ! Oui, voilà, c’est mieux. Ah ! N’oubliez pas de sourire ! C’est important le sourire. Allez ! Souriez de toutes vos dents ! Non ! Pas de sourire forcé, ça se voit tout-de-suite et ça fait fuir les gens. Allons, souriez ! Mais souriez donc ! Ouvrez votre bouche et relâchez la mâchoire. Ouvrez-vous totalement ! Soyez « open » de partout. Ouvrez vos yeux comme des salières et ouvrez votre cœur ! Allez, je veux voir la bonté, autant sur votre visage que dans votre posture ! Parfait ! C’est parfait ! Monsieur, si vous reproduisez cela tout seul et journellement, il se pourrait que vous deveniez le gars le plus accueillant de la rue, du quartier, voire de la ville qui sait…
Pers 1 : Tsss… Ben , tiens. Et pourquoi pas, « le gars le plus accueillant du monde » pendant que vous y êtes ?
Pers 2 : Et alors ? Le concept n’est pas si bête. Ce pourrait même être votre tout nouvel objectif ? C’est possible en vous entraînant comme un marathonien. Oui ! En vous astreignant à ouvrir vos bras et votre cœur à l’autre, vous pourriez parfaitement vous transformer en « gars le plus accueillant du monde » .
Pers 1 : Et ben, y a du boulot.
Pers 2 : Ne vous dénigrez pas. Soyez gentil avec vous-même et ouvrez le robinet de votre intelligence. D’après ce que j’ai pu entendre, vous êtes loin d’être un homme mentalement limité. Vous me confirmez ?
Pers 1 : C’est vrai ! Je suis loin d’être un idiot !
Pers 2 : Eh bien alors, ouvrez à fond votre esprit, afin que vos anciennes pensées fichent le camp et que votre intelligence, se renouvelle. Maintenant, si vous le voulez bien, allongez-vous sur ce banc.
Pers 1 : Là ? (moue de dégoût et regard à l’entour). Comme ça, en pleine rue ?
Pers 2 : Oui, là. Ne vous en faîtes pas, il n’y a pas grand monde à cette heure-ci
Pers 1 : Mmm… si vous le dites… Mais dépêchez-vous, je n’ai pas envie d’être pris pour un clochard qui cuve son vin sur un banc.
Sans conviction, le pers 1 s’allonge sur le dos.
Pers 2 : Maintenant, fermez les yeux et cessez d’écouter vos pensées négatives. N’écoutez plus que ma voix.
Le pers 1 ferme les yeux. Penché sur lui, le pers 2 lui parle d’une voix hypnotique.
Pers 2 : Grâce à cette méthode, vous cesserez d’être dans le contrôle et vous lâcherez prise. Je vais vous aider à vous réinventer, parce qu’il est temps que vous tiriez un trait sur le passé et sur la personne que vous étiez jusqu’à présent. Il est temps de vous débarrasser du vieil homme et de revêtir l’homme nouveau. Il est temps de vous déstructurer pour vous restructurer. Il est temps de vous éloigner de vos représentations sclérosantes, et de ne plus accorder de crédits à vos pensées biaisées, inadaptées et dépassées. Il est temps de vous débarrasser de vos certitudes, car chaque pensée est appelée à se faire bousculer… pour le meilleur. Il y a des années que vos certitudes vous retiennent captif ; qu’elles vous paralysent et vous aveuglent. Détachez-vous d’elles et ne résistez plus. Changez vos pensées négatives en pensées positives, et soyez reconnaissant de ce que vous avez. De la sorte, vous verrez la vie en rose plutôt qu’en nuances de gris. Dans la même veine, au lieu de vous plaindre et de dire « Quel temps pourri ! » . Dites plutôt « Super, de la pluie ! Cela promet un beau printemps fleuri et bien vert ! » ou bien, dites « Ça tombe bien qu’il pleuve, aujourd’hui j’ai des tas de papiers à faire et je ne serai pas tenté de sortir » , etc. Apprenez à dire « oui » , au lieu de « non ». Dites « ça a l’air intéressant » , ou « ton point de vue est différent du mien, mais je l’entends » plutôt que « c’est nul« , « c’est ridicule« , ou bien « c’est faux ». Ne vous fiez plus aux apparences ! Élargissez votre cercle de connaissances. Échangez et engagez le débat sans vous buter ! Enrichissez-vous d’éléments nouveaux au contact des autres. Laissez-les vous parler de ce qu’ils aiment sans les juger, sans leur couper la parole ni monter sur vos grands chevaux. Soyez plus indulgent avec votre prochain ; plus conciliant et plus facile à vivre. Appréciez-le dans ce qu’il est, et respectez ses goûts. Après tout, ne dit-on pas que « tous les goûts sont dans la nature » , « que les goûts et les couleurs, ne se discutent pas » et « qu’il faut de tout pour faire un monde » ? Tournez sept fois votre langue dans votre bouche avant d’exprimer vos opinions. Ne cédez plus à la critique immédiate et soyez plus objectif, plus tolérant et plus compréhensif avec celui qui pense différemment de vous ou qui s’oppose à vous. Changez votre vision de l’autre ! Voyez-le comme supérieur à vous et apprenez l’humilité. Dites-vous que sur Terre, on a tous quelque chose à offrir à l’autre, et que chacun peut être le complément de quelqu’un. Et puis surtout, bifurquez ! Changez la direction de votre vie ! Saisissez les opportunités qui vont s’offrir à vous. Libérez votre potentiel. Permettez à la créativité de s’exprimer en vous, sous quelques formes que ce soit ! Ne vous bridez plus. Tentez, retentez, insistez, et puis changez pour de nouvelles expériences ! Soyez semblable à un chercheur d’or. Travaillez à vous ouvrir et à vous découvrir ! Cessez de croire que vous possédez la science infuse, et acceptez vos erreurs sans vous sentir blessé, lésé ou renié dans votre identité. Acceptez vos manques et vos faiblesses, et soyez moins exigeant avec vous-même. Cassez la routine et changez de passe-temps ! Fixez-vous des objectifs à atteindre ! Apprenez de nouvelles langues et voyagez, si vous le pouvez. Partez à la rencontre de l’autre. Passionnez-vous pour l’inédit et affrontez vos peurs ! Vous n’aimez pas la foule ? Commencez par intégrer de petits comités, et avancez pas à pas. Vous dites ne pas aimer la cuisine « sucrée-salée » ? Eh bien, goûtez avant de critiquer. Ouvrez-vous à des expériences culinaires et gustatives. Le monde bouge ! Il évolue ! Ne laissez pas votre passé vous enterrer ! Vivez avec votre temps ! Ne vous conformez pas à la société, mais sortez du lot ! Ayez de grandes ambitions ! Écarquillez vos yeux pour contempler le monde et vous émerveiller de sa diversité ! Allumez votre esprit ! Étirez vos cordages pour naviguer au large et élargir vos perspectives ! Écroulez vos murailles de certitudes, et faites des percées à l’intérieur. Faites-y de belles et de larges troués pour y faire entrer le jour ! Labourez vos champs anciens pour y semer de nouvelles graines, et ne craignez pas de vous tromper ! Soyez comme une fleur au printemps ! Déployez-vos pétales et faites place à de nouvelles saisons en vous ! Soyez audacieux ! Et, malgré votre âge, votre caractère, vos faiblesses, votre environnement, votre physique ou vos contraintes, donnez-vous la chance de réaliser vos rêves et tentez l’aventure ! Tentez et vivez ! Ne passez plus à côté de votre vie !
Un court silence se fait.
Pers 2 : Voilà, j’en ai terminé avec vous. Comment vous sentez-vous, monsieur ?
Le pers 1 ouvre les yeux. Il se relève et reste assis sur le banc. Il a l’air un peu sonné. Le pers 2 lui tend la main et l’aide à se relever.
Pers 1 : Je me sens comme un homme neuf.
Pers 2 : À la bonne heure !
Pers 1 : Ça vous dirait un petit café ?
FIN !
By Christ ‘in (texte protégé)
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