J’étais le vent du nord,
La Bise de l’hiver,
Qui congelait les corps,
Refroidissait la terre.
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J’étais le vent du sud,
Né du désert, Levêche,
Étouffant sans prélude,
D’Oranie en Espagne.
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J’étais vent du sud-est,
Baptisé Sirocco.
Un vent sec et funeste,
Assoiffant les coteaux.
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J’étais le vent d’Autan,
Appelé « vent du diable »,
Celui qui rend dément,
Et détruit les récoltes.
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J’étais vent en rafales,
Entraînant les flocons.
Tramontane ou Mistral,
Je tarissais les eaux.
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Et quand grondait l’orage,
À la tempête crée,
J’excitais le tonnerre,
J’augmentais les éclairs.
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Je dépouillais les arbres,
Arrachant leurs racines,
Leurs rejetons d’été,
Ou leurs mues de l’hiver.
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Partout, sur la planète,
Je pouvais m’engouffrer,
Imposer mes tempêtes,
Soumettre les marées.
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Pour moi, pas de frontières,
De barrières, de lois
Je soufflais sur les terres,
De Punta à Cana.
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Mauvais et ravageur,
J’étais du temps, le maître.
De grand froid, pourvoyeur,
Ou de chaleur torride.
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Puis, arriva ce jour.
Ce jour peu ordinaire,
À l’atmosphère lourd.
Et mon cœur en colère…
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Par un temps sans orage,
Où j’étais ouragan,
Qui causait des dommages,
En cyclone arrogant.
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Un chahut de nuages,
Me bloqua en plein vol,
Arrêtant mon pillage,
Me clouant sur le sol.
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Tombé en léthargie.
Était-ce un choc thermique,
Un manque d’énergie,
Ou un souci technique ?
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Quelle était la raison,
De cet arrêt brutal ?
Fatigue de saison,
Ou usure normale ?
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En moi, plus de courant.
De désir d’avancer,
D’aller au gré des vents,
Où le vent me menait.
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Dans cette frénésie,
Contre vents et marées,
Je n’avais plus l’envie,
De suivre mes idées.
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Épuisé, le féroce.
Courir aux quatre coins,
Avait vidé mes forces.
Besoin de mise au point.
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Invincible, fougueux.
Mes limites atteintes,
Je doutais, hors d’haleine,
Mon flux comme une plainte.
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À quoi sert de souffler,
Et d’avoir du pouvoir ?
Pourquoi la liberté,
Si on ne sait qu’en faire ?
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En zone dévastée
Et en quête de sens,
L’Astre m’a ranimé,
Et m’a transmis Sa force.
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Face à Lui, tout petit,
À Lui, Soleil de gloire,
J’ai versé tant de pluie,
Et admis mes erreurs.
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Ceinturé de Lumière,
Il libéra mon âme,
De son sort en enfer,
Et m’aima sans un blâme.
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Du don à la relation.
Entre front froid et chaud,
Nanti de Son pardon,
Je fus un vent nouveau.
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Devant l’Astre éclatant,
Qui règne sur la terre,
Et dans le firmament,
J’ai pris un vent contraire.
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Dès lors, je ne suis plus,
Ce vent qui décidait,
Du beau temps, de la pluie.
Faisait ce qui lui plaît.
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Car l’œil de mon cyclone,
Par grâce, Il a touché.
Dans Ses rayons d’amour,
J’ai été éclairé.
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Tel un souffle divin,
Je suis né de l’Esprit.
Ma nature de vent,
Inspire et rafraichit.
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Semblable à une brise,
Je porte Sa Parole.
En douceur bien acquise,
Je souffle un air docile.
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Telle une pluie légère,
Jusqu’aux extrémités.
J’abreuve et désaltère,
Les âmes desséchées.
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J’apporte la chaleur,
Là où le froid de l’ère,
A engourdi les cœurs,
Repoussé les prières.
By Christ’in
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