
Quel est ce clandestin qui entre sans vacarme ?
Ce brigand malfaisant qui pénètre mon âme ?
Quel est donc ce bandit qui écume la Terre
Pour voler, dérober, égorger et détruire ?
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Dérivant en eaux troubles, mon radar muet,
J’essuie une tempête, la mer déchaînée.
Assailli, encerclé, je flotte aux vents mauvais,
Les vagues en rouleaux manquent de me couler.
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Ma tête à l’abordage, à l’usure est la guerre.
Ce pirate de l’âme attaque mon navire,
Voleur de trésors, il veut me faire périr,
Cherche à me dépouiller et me faire mourir.
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Stop, ces messes basses, ces idées intrusives,
Qui polluent mes pensées, m’écartent de la rive !
Au fin fond de ma cale, à bâbord, à tribord,
Elles viennent s’engouffrer pour saisir la barre.
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Et tel le Titanic, jusqu’aux derniers instants,
Sur le pont inondé, un seul musicien,
Joue un air lancinant de faux raisonnements,
Puis, alourdit mon cœur avec ses arguments.
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Oh, vil, fiel refrain, endort mes perceptions…
Maudit couplet, qui brouille ma réflexion !
Séduit et abusé, je dévie de ma route.
Je m’égare et me perds. De chemin, je me trompe.
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Assailli et vaincu, je lève un drapeau blanc,
Mais l’emblème de mort se dresse conquérant.
Sans force, laminé, face au noir fanion,
Je dois capituler et battre pavillon.
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Mon drapeau déchiré sur une mer souillée,
Mon âme est naufragée, le corsaire a gagné.
Je n’étais pas armé et sans canons chargés,
Pour trouer ses défenses, pouvoir l’éloigner.
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Je voyageais tranquille en bateau de plaisance,
Touriste détendu, je cabotais léger.
Sûr de mon gouvernail, sans m’être préparé,
J’ai fait la traversée, et puis, j’ai chaviré.
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En mettant cap au sud, j’étais habitué,
À voguer sur des flots, connus et apaisés.
D’orgueil équipé, je n’ai pas vérifié,
Mais sur la mer calme, le danger est caché.
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À tort, j’avais omis de tout bien inspecter,
D’examiner mon cœur, et sur lui de veiller.
Sans l’avoir purgé, j’ai laissé la saleté,
Encrasser mon moteur et le fragiliser.
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Fier, j’ai laissé à quai mon noble destroyer
Et me suis embarqué sur un simple voilier.
Mon radeau vulnérable a été pris d’assaut,
Par mon pire ennemi, celui qui veut ma peau.
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J’ai été entraîné vers les fonds envasés.
J’ai sombré sans sursaut, sans culpabilité.
Encerclé dans les eaux de poix et de mélasse,
La boue a obstrué ma fragile carcasse.
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Voila donc ma folie, mon manque de sagesse.
Désormais prisonnier des noirceurs de l’abysse,
Grâce me fut donnée et je fus remonté,
Par le grand cuirassé venu me repêcher.
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By Christ’in
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