À la course de la vie, deux protagonistes de sexe différent et de nature contraire.
L’un s’appelait Alain Constant et l’autre, Ella Visée
Alain Constant était connu pour sa vitesse à entreprendre, alors qu’Ella Visée l’était pour sa lenteur à démarrer et ses longues réflexions.
Alain Constant s’occupait de dix affaires à la fois, quand Ella Visée ne traitait qu’une seule idée à la fois, la décortiquait dans tous les sens et l’analysait avant de la concrétiser. Et cela pouvait lui prendre beaucoup de temps, des mois parfois, et même des années.
Alain Constant était ambitieux, indépendant et toujours pressé. Il fonçait tête baissée vers les buts à atteindre, alors qu’Ella Visée était simple, prudente et raisonnable, et ne prenait jamais de décision hâtive.
Ainsi, l’un entreprenait, fabriquait et spéculait, tandis que l’autre s’instruisait, prenait conseil autour d’elle et écoutait patiemment.
L’un, agissait, puis réfléchissait ensuite, et l’autre réfléchissait toujours à deux fois avant d’agir. L’un cogitait en continu à la façon d’atteindre le but, et l’autre cogitait sur le meilleur but à atteindre.
Jusqu’en fin de trentaine, cette cadence resta la même pour l’un et pour l’autre, puis à mi-course, Alain Constant fit un burn-out.
Épuisé par un rythme de vie trop soutenu et croulant sous le poids des responsabilités, l’homme explosa en vol et dut s’arrêter pour reprendre des forces et ne pas perdre son épouse qui menaçait de le quitter à cause de son agenda trop chargé. Sans autre choix que de se soigner et se reposer, Alain Constant en profita pour songer à de nouveaux projets au sortir de sa maladie, et par peur qu’elle ne fasse ses valises et ne le laisse, s’occupa tout de même un peu de son épouse.
Seulement, la leçon ne lui ayant pas servi de leçon, Alain Constant se pensant guéri et oubliant promesses et sagesse, retourna plus vite que prévu au boulot et fonça comme un char d’assaut vers d’autres ambitions, travaillant quasiment jour et nuit pour rattraper le retard pris pendant sa maladie.
Trop sûr de lui, incapable de réviser ses priorités et de prendre du temps, Alain Constant ne se ménagea pas. Il finit par s’écrouler une nouvelle fois et par perdre sa femme qui, cette fois-ci, lui tira sa révérence.
De son côté, tel qu’elle l’avait toujours fait, Ella Visée continua d’avancer tranquillement, mais sûrement. Elle épousa un homme qu’elle avait pris le temps d’étudier sous toutes les coutures, et soumis à l’épreuve du temps avant de lui dire « oui ».
Puis, petit à petit, avec l’expérience et la maturité, elle prit du grade dans son travail et gravit les échelons socialement.
C’est ainsi, qu’à la cinquantaine, le bilan fut différent pour l’un et l’autre.
Découragé, sans plus de force ni de jus, Alain Constant dut faire le deuil de ses aspirations personnelles et professionnelles. Dépressif chronique depuis le départ de son épouse, il dut faire aussi des séjours réguliers en maison de repos et pointer à Pôle emploi, alors que, chevronnée et toujours circonspecte, bien entourée par de bons conseillers qu’elle avait su trouver, puis garder au fil des ans, et enrichie par un savoir acquis jour après jour, Ella Visée fut élue première femme Présidente de la République….
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A reblogué ceci sur Virginie Jeanjacquot.
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