CROIRE EN L’HUMANITÉ (texte de théâtre)

Deux hommes assis à une terrasse de café. Chacun est seul à sa table. Ils sont l’un à côté de l’autre. Le personnage 1 lit le journal. Au vu des articles, il s’agace et tape du pied. Il souffle, trépigne sur son siège puis pose nerveusement son journal en s’exprimant à haute voix.

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Pers 1 : En voyant de telles choses, comment peut-on continuer à croire en l’humanité ? Moi, j’ai de plus en plus de mal !

Le personnage 2 est interpellé par ce qu’il vient d’entendre. S’engage alors un dialogue entre les deux.

Pers 2 : Évidemment ! Il n’y a même qu’en l’homme qu’il nous faut croire ! C’est en l’homme que nous devons placer nos espoirs ! L’homme est l’avenir de l’homme ! L’homme est multiple ! Entreprenant ! Créateur ! Re-créateur !

Pers 1 : Créateur ? Re-créateur ? Oh, oh ! Je vous arrête tout-de-suite ! L’homme n’est absolument pas créateur encore moins re-créateur ! Au mieux, c’est un créatif ou un constructeur. L’homme est un produit de la création. Il est lui-même une création qui crée à partir de l’existant, tout comme un enfant qui monte un château fort avec les éléments qu’il lui faut assembler ! L’homme n’a jamais rien crée ni rien inventé qui n’existait déjà ! Il a toujours suffi à l’homme de prendre ce que la création lui offrait pour en faire quelque chose ! L’homme s’est uniquement servi des matériaux mis à disposition pour se fabriquer un monde ! L’homme est un entrepreneur entreprenant, je vous le concède, mais aucunement un créateur ! De Créateur, il n’y en a qu’un !

Pers 2 : À vous entendre, je parie que vous êtes un de ces chrétiens conservateurs qui s’offusque de tout et qui s’oppose systématiquement au progrès ?

Pers 1 : Chrétien, oui ! Conservateur, non ! Je suis juste un ardent défenseur de mes croyances. Je suis un homme qui défend ses idées contre l’ineptie galopante. Et vous ? Athée je suppose ? Au vu du regard dédaigneux avec lequel vous me jaugez, je ne crois pas me tromper.

Pers 2 : Eh bien je vous répondrais à la manière de Jacques Prévert, je suis A comme absolument athée. T comme totalement athée. H comme hermétiquement athée É accent aigu comme étonnamment athée. E comme entièrement athée.

Le personnage 2 se met à ricaner. Vexé, le personnage 1 rétorque.

Pers 1 : Monsieur, à ce jeu-là, je suis votre homme et je vous répondrai par, je suis C comme Carrément chrétien. H comme Heureusement chrétien. R comme Résolument chrétien. É accent aigu comme Éperdument chrétien. T comme Totalement chrétien. I comme Indubitablement chrétien. E comme Encore et toujours chrétien. N comme Ne vous en déplaise, je suis chrétien !

Pers 2 : Tsss… (Sifflement moqueur) Naïvement chrétien, vous voulez dire…. La religion est la principale cause des barbaries et une canne pour soutenir les faibles.

Pers 1 : Faible ? (Il jauge l’autre homme). Vous pensez que je suis faible ? 

Les deux hommes sont collés l’un à l’autre. Ils sont poitrine contre poitrine et se défient. Ils ressemblent à deux gorilles prêts à se battre. Le serveur arrive avec son plateau (personnage 3)

Pers 3 : Oh popopo (Accent du sud). Ça sent la confrontation… (Se dit-il à lui-même).

Tandis que les deux hommes sont figés dans la même position. Depuis la terrasse, le serveur (Maurice) interpelle Marcel, un autre serveur à l’intérieur du bar.

Pers 3 : Oh Marcel ! (Voix forte) Oh Marcel ?

Pers 4 : Oh ! (On entend la réponse derrière le rideau)

Pers 3 : Oh Marcel, ramène le runnge pliable (au lieu de prononcer ring en anglais, il prononce rungue). Va y avoir de la friture sur la terrasse.

Pers 4 : D’accord !

Pers 3 : Ah ! Et prends aussi les gants de boxe. Peuchère, ils vont en avoir besoin.

Pers 4 : D’accord !

Pers 3 : Et dépêche-toi Marcel ! Ça a tout l’air de deux coriaces, ces cocos là !

Pers 4 : D’accord !

Sous l’œil inquiet du serveur (Maurice), les deux hommes se remettent en mouvement.

Pers 1 : Qu’est-ce qui vous permet de dire que je suis faible ?

Pers 2 : Je le dis, parce que c’est vrai ! D’ailleurs, il faut être sacrément faible d’esprit pour mettre sa croyance en un Dieu invisible, plutôt qu’en l’homme que vous croisez tous les jours et que vous voyez tous les matins dans votre glace !

Marcel arrive avec des piquets, des gants de boxe, des bouteilles d’eau et deux serviettes.

Pers 3 : Oh popope, messieurs. Je vous arrête un instant pour  vous prévenir qu’ici, les querelles c’est réglementé. Pas de rungue, pas de querelles !

Silencieux, les deux hommes obéissent aux directives. Ils se figent, tandis que Marcel délimite un périmètre de querelles en posant 4 piquets aux 4 coins. Maurice attrape les personnages 1 et 2 qui se laissent faire, par le bras, et va les placer au milieu du carré imaginaire censé représenter un ring de boxe. Il met à chacun, une bouteille d’eau dans la main et une serviette autour du cou. Pendant ce temps, Marcel dispose deux chaises à l’intérieur du ring, aux deux angles opposés. Une fois terminée la mise en place, Maurice donne un coup de sifflet. Les personnages 1 et 2 reprennent vie et vont s’asseoir sur leurs chaises respectives. Maurice et Marcel, les deux serveurs, s’improvisent entraîneurs des deux querelleurs et commencent à les coacher.

Pers 3 : Bon, il va falloir lui tenir tête. Ça m’a tout l’air d’un dur à cuire, c’ui là ! Ok ?

Maurice masse son poulain (le personnage 1). Il l’incite à prendre une gorgée d’eau avant de reprendre le débat. Le personnage 1 boit à la bouteille et s’essuie le visage avec sa serviette. Le personnage 2 reproduit les mêmes gestes.

Pers 4 : Ne vous laissez pas faire. Vous avez tout c’qui faut pour lui clouer le bec à c’ui là !

Les personnages 1 et 2 mettent leurs gants de boxe et se relèvent. Ils dansent d’un pied sur l’autre, se jaugent et se provoquent. Pendant ce temps, les deux serveurs se rejoignent. Face au public, ils spéculent sur leurs poulains.

Pers 3 : Combien, la mise ?

Pers 4 : Cinquante ?

Maurice tourne rapidement la tête vers les deux hommes se toisant sur le ring comme deux coqs de basse-cour. Il revient sur Marcel et sort un billet de sa poche.

Pers 5 : Va pour cinquante… (À voix basse)

Sur le ring, les deux hommes se rapprochent l’un de l’autre. Au deuxième coup de sifflet de Maurice, le combat démarre. Les deux querelleurs se lancent dans un jeté de phrases à la figure.

Pers 1 : Alors ? Comme ça je suis un faible ! Hein ?

Pers 2 : Camus disait que la religion était une fuite et une réponse trop facile, face à l’absurdité de notre existence. Qu’avez-vous à répondre à ça ?

Pers 1 : Je réponds que la critique est aisée, mais que l’art de la Foi est bien plus difficile !

Pers 2 : Difficile ! Mais vous plaisantez ! La religion est une gangrène ! Elle n’est là que pour nous abêtir et pour freiner le progrès ! C’est l’opium du peuple ! L’empêcheur de tourner en rond ! Mais laissez donc l’homme être pleinement homme ! Et mettez vos énergies au profit de l’homme et de l’humanité, au lieu de croire dans vos absurdités !

Par leurs attitudes, on croirait assister à un véritable combat de boxe. Bing et Bing. Les réparties sont envoyées de part et d’autre. Au fur et à mesure, le ton monte.

Pers 1 : Oui ! Eh bien pardon, mais quand on voit que la majorité du temps, l’homme est conduit par ses mauvais désirs et par ses passions, on ne s’étonne plus de la désespérance du monde ! Orgueil, sexe, pouvoir, fric, on voit où cela mène quand l’homme réfléchit uniquement avec sa chair et poursuit ses convoitises. Ces envies, ces appétits, ce besoin de posséder, d’avoir, tout, tout de suite, et souvent de fois à n’importe quel prix, souillent le monde et souillent aussi le cœur de l’homme. Comment croire dans l’homme sans Dieu, dirigé par ses instincts et davantage préoccupé par ses besoins personnels que par l’avenir du monde ou même par son prochain ?

Pers 2 : Arrêtez avec ça ! Tous les hommes ne sont pas des vendus de la pire espèce ! La majorité, sont de bonnes personnes qui contrebalancent les saletés de ce monde par leur bonté et par leur bienveillance à l’égard des autres ! Entre parenthèse, je ne vois pas en quoi l’orgueil, le sexe, le pouvoir ou l’argent souilleraient l’homme. Le sexe est quelque chose de bon. D’ailleurs, on dit bien faites l’amour plutôt que la guerre ! Le pouvoir ? Et bien c’est une chance qu’il existe. Sinon, nous n’aurions pas de dirigeants, pas de leaders et pas non plus de chefs d’entreprise ! L’argent ? Ah, mais vous faites erreur ! C’est la misère qui souille notre monde, pas l’argent. L’argent est un bienfait ! Heureusement, que nous avons de l’argent pour changer les choses de ce monde ! Quant à l’orgueil ? Je ne vois vraiment pas ce que vient faire l’orgueil dans ce débat.

Pers 1 : Toutes choses sont bonnes mais toutes choses ne sont pas utiles ! Et puisque l’homme est sans frein, l`impudicité, l`impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les conflits, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table sont des œuvres manifestes qui grandissent et prolifèrent ! Ah ça ! Laisser libre cours à ses pulsions et ne jamais les refréner, on voit où cela mène ! Cela mène à la débauche et au désordre !

Pers 2 : Que de pensées sectaires ! Je suis bien heureux de penser tout seul et par moi-même, que d’avoir la tête farcie par vos textes antiques et complètement obsolètes ! L’homme n’est pas que ce sale type que vous sous-entendez. Vous vous trompez ! L’homme est un être pensant, capable de se prendre en charge tout seul, sans l’intervention d’un quelconque papa dans le Ciel ! L’homme est apte à changer le monde et à en faire quelque chose de bien, si on croit en lui et qu’on lui en donne les moyens. Alors, au lieu de dire n’importe quoi, croyez donc en l’homme ! Croyez en l’humanité au lieu de croire à toutes vos fariboles !

Pers 1 : C’est vous qui vous trompez ! L’homme est incapable de comprendre qu’il court à la catastrophe ! Tous ses raisonnements sont faussés et déformés par le monde qui l’entoure ! Un monde corrompu par l’argent, les plaisirs immédiats et l’égoïsme grandissant !

Pers 2 : Incapable de comprendre ! Non mais pour qui vous prenez-vous ? Vous n’êtes pas les seuls détenteurs de la morale ! L’homme qui n’est pas pollué par vos doctrines, n’est pas exempt de conscience. Il sait encore faire la différence entre ce qui est « bien » et ce qui ne l’est pas !

Pers 1 : Oui, bien sûr… Seulement, vos convictions d’hier ne sont déjà plus vos convictions d’aujourd’hui ! Vous êtes irrésolus dans toutes vos voies ! Vous êtes inconstants et vous ne voyez même pas que vous avez changé le « bien » en « mal », et que désormais, le « mal » est appelé « bien » ! .

Pers 2 : L’homme est tout-à-fait capable de changer le monde. Il est capable du mieux ! Du meilleur ! Il est capable de faire des miracles ! Croyez ce que je dis !

Pers 1 : Vanité des vanités ! Où donc êtes-vous allé pécher cela ? De quels miracles parlez-vous ? Je suis moi-même un homme, et bien que chrétien, je fais parfois le “mal” que je ne voudrais pas faire et, malheureusement, je ne fais pas tout le “bien” que j’aimerais faire.

Pers 2 : L’homme tire des leçons de son passé ! Il évolue ! Il réfléchit !

Pers 1 : Ah bon ? Le croyez-vous vraiment ? Je pense surtout que tout n’est qu’éternel recommencement dans ce monde. Oui, car survient le jour où l’homme oublie les erreurs du passé et les reproduit. Par essence, l’homme répond à ses instincts premiers. Il n’y a dans le développement de l’homme aucune sagesse évolutive qui s’ajoute dans son patrimoine génétique. À chaque nouvelle naissance d’homme, tout est à ré apprendre, à rééduquer. Tout est à reprendre depuis le début jusqu’à l’obtention d’une certaine sagesse qui s’acquiert avec le poids des ans, les expériences, l’environnement et les épreuves, mais qui peut être étouffée par la souffrance, par les circonstances de la vie, par le rejet, par le sentiment d’injustice, par le conditionnement et aussi par les épreuves.

Pers 2 : Justement, la souffrance ! Parlons-en de la souffrance ! Si Dieu existe, pourquoi le mal ? Pourquoi les guerres ? Pourquoi les assassinats ? Pourquoi les tsunamis et tous les tremblements de terre ? Pourquoi la misère, la faim dans le monde, les épidémies, les maladies mortelles ? Pourquoi les meilleurs des hommes, partent-ils en premier quand les plus mauvais ont droit à de longs jours ? Pourquoi l’amour fait-il concurrence à la haine ? Si votre Dieu soi-disant « Plein d’amour et de miséricorde » existe, alors pourquoi permet-il le « mal » ?

Pers 1 : Oui, Dieu est amour. D’ailleurs, c’est par amour qu’il a créé l’homme. Il l’a créé dans un but de relation. Pour l’aimer et être aimé de lui. Seulement, cet amour n’est pas un amour forcé. C’est un amour libre. Dieu permet à l’homme d’obéir ou de choisir ses propres voies. C’est le plan premier et voulu de Dieu. Sauf que par leur désobéissance, Adam et Ève ont introduit le « mal » dans le monde. Par cet acte, le mécanisme complet de l’univers en fut perturbé.

Pers 2 : Super, les plans foireux de votre Dieu. Je me marre !

Pers 1 : Marrez-vous si vous le souhaitez, mais sachez que l’insoumission d’Adam et Ève n’a pas dépourvu le Dieu omniscient et omnipotent que je connais. Par le Christ qui a délaissé sa condition divine pour devenir homme sur Terre et qui a accepté de mourir sur la croix pour racheter le péché et renouer notre relation entre Dieu et les hommes, le Salut est devenu accessible à tous. Même à vous, si vous le souhaitez !

Pers 2 : Tsss… Balivernes ! Avant ou après votre soi-disant Jésus, le « mal » n’a pas cessé ni même diminué d’un iota. Il est toujours présent. Rien n’a rien changé !

Pers 1 : Puisque vous accusez Dieu d’être à l’origine du « mal », ou en tout cas de ne rien faire pour l’éradiquer, savez-vous donc ce qu’est le « mal » en réalité ?

Pers 2 : Bien sûr que je le sais !

Pers 1 : Savez-vous que la notion du « mal » est somme toute, très relative ?

Pers 2 : Relative ? Quoi ? Le « mal » est « mal », point barre ! Il y aucune espèce de relativité là-dedans !

Pers 1 : Et si, pourtant ! Car voyez-vous, le « mal » n’est pas toujours le « mal » absolu et injuste tel que l’homme le pense et le conçoit dans sa petite tête. Bien sûr, il y a le « mal » sans contestation possible et évident, comme dans l’exemple de la mort brutale et incompréhensive d’un innocent, mais il y a aussi le « mal » qui n’est que l’altération du « bien ». Ce « mal » qui, comme le disait Einstein n’est que l’absence de « bien ».

Pers 2 : C’est quoi ces salades ? Vous cherchez à m’embrouiller ?

Pers 1 : Nullement, mais comprenez-moi bien. Pour se retrouver sans le sou et s’apitoyer sur le fait que c’est un « mal », faut-il encore déjà avoir eu de l’argent. De même, pour avoir le cœur brisé, faut-il d’abord avoir aimé, etc. Alfred De Musset disait « L’homme ne sait rien, s’il n’a d’abord souffert ». Vous conviendrez donc, que sans le « bien » en préambule, le « mal » ‘aurait pas d’existence. Sans bannir ou nier le « mal », il s’agit d’abord de voir le « bien ». Remarquez ! L’homme passe davantage de temps à se plaindre et à lever des poings revendicateurs faits de « Pourquoi » et de colère, plutôt que de s’extasier devant les merveilles du monde et de reconnaître que de bonnes et d’agréables choses sont présentes dans sa vie.

Pers 2 : Le « mal » existe depuis la nuit des temps, alors difficile de se réjouir de ce qui est « bien » !

Pers 1 : La faute à qui ? À Dieu ? À l’homme ? Dieu n’est pas insensible à la douleur des hommes. Il ne prend pas plaisir à les voir souffrir et à mourir sans lui. Il est près de ceux qui ont le cœur brisé. Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent. Il entend leur cri et il les sauve. Par ses promesses, nous avons la ferme espérance qu’un jour le « mal » ne sera plus. Qu’un jour, le monde sera sans larmes ni souffrances, et que la mort cessera.

Pers 2 : Fadaises ! Histoires de vieilles bonnes femmes, tout ça ! Le monde sera ce que l’homme en fera !

Pers 1 : Le monde va à sa perdition…

Pers 2 : Mais arrêtez avec ça ! Vous voyez le mal partout ! Regardez notre siècle ! Jamais il n’y a eu autant de rééquilibrages et d’avancées pour le bien de l’humanité ! Voyez combien la condition des femmes a largement évolué ! Elle est sans nulle comparaison, tout au moins dans les pays occidentaux ! Pensez aussi aux nombreuses techniques au service des malades et des plus fragiles ! Regardez les nouvelles technologies qui permettent aux hommes d’être reliés les uns aux autres ! Reconnaissez qu’il y a du mieux !

Pers 1 : Je ne vois pas le « mal » partout, c’est juste que je vous recentre sur l’idée du « mal », attendu que c’est vous qui m’avez attaqué sur le sujet. D’ailleurs, je n’avais pas terminé ma réflexion quant au « mal ». J’aimerais rajouter que le « mal », en plus d’être relatif peut-être aussi subjectif. Que la perception humaine du « bien » et du « mal » est souvent faussée par la vision limitée de l’homme qui est incapable de voir aux conséquences de ses actions à long terme. Ce que l’homme juge « mal » d’emblée et en première instance, peut parfois, dans le futur, s’avérer être un « bien ». Le « mal » vient aussi de la liberté des hommes. Dieu a créé des êtres pourvus d’une volonté libre, et non pas des automates. Il a voulu des hommes qui venaient volontairement à lui, pas des pantins. L’homme est donc entièrement libre de faire ce que bon lui semble. Le « mal » est en grande partie le produit d’un monde libre.

Pers 2 : Si l’homme est libre, comment expliquez-vous que les gens de bonne morale subissent eux aussi, les affres de la vie ? Ne devraient-ils pas en être épargnés ?

Pers 1 : Le « mal » n’est pas une punition divine, pas plus que le « bien » n’est une récompense donnée par Sa main. Dieu, qui était sans péché et aurait dû être épargné de toutes souffrances, a lui-même souffert dans son âme et dans sa chair. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises personnes selon la justice de Dieu. La vertu, la piété, la gentillesse ou la morale n’achètent aucunement la protection de Dieu. Celui qui marche sans Dieu est hors de sa portée. Hors de ses bénédictions…

Pers 2 : Oh ! Vous les prétendus « Élus de Dieu », vous vous estimez toujours au-dessus des autres ! Facile de rejeter la faute sur l’homme !

Pers 1 : Facile de rejeter la faute sur Dieu !

Pers 2 : Tsss….

Pers 1 : Nous ne sommes pas Dieu, et même en tant que chrétiens, notre gardons une nature faible et faillible. Pascal disait « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’Ange fait la bête« . Il disait aussi « Connais ton Dieu et tu te connaîtras toi-même, ta connaissance de Dieu te transformera à son image, selon laquelle tu as été créé. »Nous marchons sur un chemin de perfection, mais nous en sommes très loin. Seule la grâce de notre Dieu nous aide à nous relever de nos erreurs et à grandir.

Pers 2 : L’homme n’est pas aussi mauvais que vous le prétendez. L’homme aspire juste au bonheur. Tout ce qu’il fait, il le fait avec ce qu’il juge être bien, en son âme et conscience. Rien de mauvais là-dedans !

Pers 1 : Selon Pascal « La nature de l’amour-propre et de ce moi humain est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi ». Sa description de l’homme était « Dépendance, désir d’indépendance, besoin », et sa condition était » Inconstance, ennui, inquiétude ». Comment placer tous ses espoirs en la fragilité de l’homme qui marche sans un Dieu qui connait toutes choses. Qui connait le début et la fin. Qui peut le guider au mieux et l’enseigner dans toutes ses voies ? Nous devons aimer l’homme, mais nous ne pouvons placer notre confiance qu’en Dieu seul !

Pers 2 : Il le faut ! Il nous faut placer notre espérance dans l’homme ! Il n’y a pas d’autres alternatives ! L’homme est l’avenir de l’homme !

Pers 1 : Même si nous le voulions absolument et que nous le décrétions, l’homme n’est pas capable d’être totalement bon et digne de confiance. Spinoza lui-même, disait « Méfie-toi, et méfie-toi, d’abord, des autres hommes. » Il nous faut aimer notre prochain, tout en faisant preuve de preuve à l’égard de l’homme si faillible dans ses pensées et dans sa chair. Les hommes, que nous le voulions ou non, sont capables du pire, au moins autant que du meilleur. L’humanisme ne tient lieu ni de sagesse ni de politique. Et bien que cela m’afflige et m’attriste, Pascal concluait que le cœur de l’homme était creux et plein d’ordures.

Pers 2 : Et comme le disait Sartre « Il n’y a rien au ciel, ni bien, ni mal, ni personne pour me donner d’ordres, car je suis un homme, et que chaque homme doit inventer son chemin ! »C’est en cela que je crois ! En l’humanité créatrice de son propre chemin et seule détentrice de son avenir !

Fin !

By Christ’in (Texte protégé)

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