SUR LA ROUTE DE L’EXIL… (texte en rimes)

UN PÈRE QUI ESPÈRE

Sur la route de l’exil, une sensation de vide.  Sur la route de l’exil, je ne suis pas un caïd.

Je suis un apatride victime d’un génocide qui doit rester solide.

Malgré ma vie sordide et mes pensées morbides, je renonce au suicide.

Sur la route de l’exil, j’essuie mes yeux humides. Je dois rester lucide et T’implore mon Guide.

——

Sur la route de l’exil, je suis un vétéran, trop jeune pour être grand.

Les pleurs de mes parents résonnent dans mes tympans,

Tous les cris déchirants des gamins orphelins obsèdent mes lendemains.

Sur la route de l’exil, je suis un émigrant, Sois mon Père Tout-Puissant et mon pain quotidien !

——-

Sur la route de l’exil, je n’ai pas d’instruction ni d’ordre de mission,

Je n’ai qu’une obsession ; sauver mon nourrisson et fuir la répression.

Père de ma maison, j’accomplis ma mission avec abnégation et bannis l’émotion.

Sur la route de l’exil, je pense à Ta Passion, puis à Ta soumission, et fais taire ma raison.

——-

Sur la route de l’exil, je suis un moins que rien, qu’ils disent par les chemins.

Errant avec les miens, mon petit sur mon sein, je ne suis pas un chien.

Mes rires enfantins et mes chants plein d’entrain, je suis un baladin.

Sur la route de l’exil, je suis tien, Tu es mien. Tu es mon plus Grand Bien, de ma vie le Soutien.

——-

Sur la route de l’exil, je me cache du froid derrière de vieux convois,

Je cherche je ne sais quoi, un abri ou un toit… un tout petit chez-moi,

Car je suis hors-la-loi. J’ai perdu tous mes droits et n’ai plus rien à moi.

Sur la route de l’exil, j’ai foi en Toi mon Roi, en Ton regard sur moi, qui me montre la voie.

——-

Sur la route de l’exil, je suis un déserteur qui a fui le malheur et perdu sa demeure.

Entre aigreur et terreur, je me terre et m’enterre comme un vagabondeur.

Je pleure sur ma misère, je songe à Toi, mon Père, puis me tiens en prière.

Sur la route de l’exil, rongé par la colère, je pense à Ton calvaire et je deviens meilleur.

——-

Sur la route de l’exil, rejeté de toutes parts, j’ai endurci mon corps, mais préservé mon cœur.

J’ai fui les miradors, j’ai perdu mon honneur, échappé à l’horreur, connu la puanteur.

Au-dedans, au-dehors, j’ai vécu la terreur et la sueur de la peur.  

Sur la route de l’exil, pauvre parmi les pauvres, Tu es mon Pourvoyeur. En Toi, je suis prospère !

——-

UN HOMME  SIMPLEMENT UN HOMME

Sur la route de l’exil, je suis un somnambule qui marche et qui recule.

Funambule ou crapule, j’ondule en clair-obscur, bascule au crépuscule.

Crédule noctambule, je spécule et calcule, me vends pour un pécule.

Sur la route de l’exil, je vois Ta péninsule, j’exulte et capitule. Ton Esprit me bouscule.

——-
Sur la route de l’exil, la hargne est ma compagne, la rogne est dans mes pognes.

Par-delà les campagnes, les villes et les montagnes, je livre des batailles.

Je perds ou bien je gagne, mais partout, où que j’aille, Tu règnes et m’accompagnes.

Sur la route de l’exil, Tu m’enseignes sans faille, Tu balayes ma haine, soigne mon cœur qui saigne.

——–

Sur la route de l’exil, de rires en soupirs, il m’a fallu grandir.

J’ai dû souvent m’enfuir, courir pour pas mourir et évité le pire.

Je n’étais pas dur à cuire, mais j’ai dû me forcir pour continuer de vivre.

Sur la route de l’exil, Tu es mon seul plaisir et mon seul désir ! C’est à Toi que j’aspire !

———

Sur la route de l’exil, je me suis échappé et j’ai dû me cacher.

Parfois, j’ai trébuché et me suis égaré. Je me suis détourné, quelquefois rebellé.

Mais dans Ta grande bonté, Tu ne m’as pas laissé, quand Ta main j’ai lâché.

Sur la route de l’exil, Tu ne m’as pas jugé, Tu m’as juste relevé, consolé et aimé.  

———-

Sur la route de l’exil, j’ai hissé mes cordages pour faire le grand voyage.

De rivages en villages, en marge et sans bagage, j’étais un homme en rage.

J’ai subi des dommages et cassé mes rouages, de mirages en naufrages.

Sur la route de l’exil, des anges jusqu’aux louanges, j’ai voulu être sage, semblable à Ton image…

———-

UNE MÈRE NOURRICIÈRE

Sur la route de l’exil, il est toujours minuit, les nuits sont infinies.

L’aujourd’hui sans un bruit, bédouine, je le suis sans un lit de repli.

Tel un songe évanoui, mes rêves anéantis par les cris, le mépris de bien trop d’ennemis.

Sur la route de l’exil, Lumière dans ma vie, Tu es mon seul appui, mon nid et mon abri

———-

Sur la route de l’exil, j’étais sale et du diable. La coupable idéale.

Blâmable et vulnérable, de manière improbable, j’ai soupé à Ta table.

Et moi, l’infréquentable en vêtement misérable, j’ai eu un sort enviable.

Sur la route de l’exil, Toi l’Être Incomparable, Tu m’as nommée aimable et rendue honorable.

———-

Sur la route de l’exil, avançant sur les quais en insécurité, je ne sais pas où je vais.

Sans plus d’identité, mon bébé ceinturé par mes bras fatigués est ma priorité… ma légitimité.

Empêché et bandé, mon enfant ballotté garde les yeux fermés et ne sait plus pleurer.

Sur la route de l’exil, je suis devenue mère, je suis devenue femme.  Je suis Ta bien-aimée !

———-

Sur la route de l’exil, malgré mon infortune, j’ai banni l’amertume et n’ai plus de rancunes.

Je suis fille d’infortune qui transhume sous la brume et dort sur le bitume.  

Sur les pavés nocturnes, moi la brune aux yeux diurnes, j’hume et je m’accoutume.

Sur la route de l’exil, mon bébé poisson-lune, léger comme une plume, repose sous ma dune

———-

Sur la route de l’exil, j’ai mordu la poussière et approché l’enfer.

Au milieu des barrières et de toutes vos guerres, moi la mère nourricière,

L’enfant en bandoulière, porté en cartouchière, j’ai fait une prière.

Sur la route de l’exil, j’ai rendu Gloire au Père. J’ai senti Sa chaleur et j’ai vu Sa lumière

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Sur la route de l’exil, le Ciel s’entrevoit et mes larmes s’y noient.  

Lorsque le jour décroit et cède la place au froid, je fixe les étoiles et je T’entraperçois.  

Petit chemin étroit, jonché de désarroi et de grand désespoir, petite mesure de Foi. 

Sur la route de l’exil, concentrée sur Ta voix, je suis celle qui croit à Ton regard sur moi !

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Sur la route de l’exil, mon fardeau de souffrances est chargé d’ignorances et de désespérances.  

Usée par la distance, je sens ma défaillance et ploie sous l’intendance,

Mais quand je pense à Toi qui relie Ta naissance à la nouvelle alliance, je reprends assurance.  

Sur la route de l’exil, en Toi mon Espérance. En Toi, la bienveillance qui me redonne confiance.

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UNE FAMILLE EN PAIX

Sur la route de l’exil, on nous traîne dans la boue.  personne ne veut de nous !

Nos cheveux pleins de poux, des bleus sur nos genoux et des coups sur nos joues,

Pareils aux rats d’égouts, on inspire le dégoût, on nous jette de partout.

Sur la route de l’exil, Tu nous maintiens debout, nous ne sommes pas des voyous !

———-

Sur la route de l’exil, sans Terre et sans repère, nos âmes sont solitaires, mais Tu es solidaire.

Pauvres parmi les pauvres, Tu es notre  trésor, bien plus précieux que l’or.  

 Dans nos nuits de galères, nos deux mains en prières, Toi le Père on T’espère. 

Sur la route de l’exil, notre seul Pourvoyeur.  En Toi, nous sommes prospères !

———-

Sur la route de l’exil, assis sur un caisson, on fredonne des chansons.

Nos cœurs à l’unisson dans une même vision, il nous faut tenir bon,  

On pense à une maison, à des draps de cotons, nos pieds dans les chaussons.

Sur la route de l’exil, serrés dans l’abandon, nos yeux vers l’horizon, fixés sur la vision.

———-

Sur la route de l’exil, marchant clopin-clopant, nous étions clandestins,

Nous n’avions dans nos mains qu’un petit bout de pain pour combler notre faim.  

Et tel Paul l’assassin, converti en chrétien, nous-autres puritains qu’on appelait « païens »,

Sur la route de l’exil, c’est le cœur repentant que notre vain destin trouva le bon chemin.

———-

Sur la route de l’exil, nous voilà arrivés, brisés et fatigués, mais nullement égarés.

 Nos âmes emprisonnées et nos fardeaux chargés, à Tes pieds déposés.  

Nous voyageons légers, déliés de nos péchés par le Ressuscité qui nous as libérés.  

Sur la route de l’exil, nous sommes Tes héritiers aux têtes couronnées, marchant à Tes côtés.

By Christ’in

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