(HISTOIRE D’EN FRÉMIR)
Comme autrefois, les expériences vécues ou entendues se transmettaient autour de la cheminée et au cours des veillées. Fernande P. avait conservé cette habitude. Ainsi, durant les longues soirées d’hiver, elle racontait à ses petits-enfants d’étranges histoires de sorcellerie. Elle leur parlait d’esprits frappeurs et décrivait des lieux hantés.
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» Un jour, disait-elle à quatre paires d’oreilles attentives, j’étais venue donner un coup de main aux voisins de la ferme d’à côté. J’avais été appelée en renfort pour les aider à dépecer le cochon qu’ils venaient de tuer et préparer la charcuterie. C’était un bel après-midi. Je me souviens qu’il n’y avait pas un seul brin d’air et qu’il faisait très chaud. Toutes les femmes étaient dans la maison pour nettoyer les entrailles de la bête sanguinolente et l’ambiance était à la fête. À l’intérieur, pour faire rentrer un peu de fraîcheur, nous avions baissé à demi les volets et laissé toutes les fenêtres grandes ouvertes. Tout à coup, un énorme souffle s’était engouffré dans la maison. La porte avait claqué et les volets s’étaient brutalement refermer, nous laissant dans un noir d’encre. Terrifiées, nous nous étions précipitées vers la porte qui était bloquée, tout comme les fenêtres. Nous avions hurlé pour que les hommes à l’extérieur viennent nous secourir, mais ils criaient qu’ils n’arrivaient pas à ouvrir. Après de longues minutes d’angoisse, la maison s’était débloquée… comme par enchantement.
Pas le temps de reprendre nos esprits. En pleine lumière, nous avons découvert la propriétaire de la ferme gisant sur le sol de sa cuisine. Horreur ! Pauvre femme ! Morte si jeune et aussi soudainement ! C’était inexplicable ! Inconcevable !
Accablé par le chagrin et l’incompréhension, son mari n’accepta pas sa disparition. La solitude et la colère l’entraînèrent dans la dépression. Et quelques mois après le décès de sa chère épouse, le pauvre veuf se pendit à une poutre de sa grange. »
Quelle tragédie !
Ce couple de fermiers était réputé dans le village pour sa grande prospérité et ses nombreux biens hérités. Pour sûr ! Ça avait dû créer des jalousies dans le voisinage et, ma main à couper que des envieux au cœur noir ont dû les maudire et faire appel aux magies noires. Hélas, comme cela arrivait parfois dans nos campagnes, la sorcellerie avait encore eu le dernier mot.
Ah ! Si ce n’est pas malheureux !
By Christ’in
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