Je me couche et une peur incontrôlable et soudaine, m’envahit. Elle s’échappe de ma tête, de mes pensées bouillonnantes, et contamine mon corps.
Alors qu’elle m’encercle et m’écroue dans son armure d’acier, elle kidnappe ma gorge et broie mes cervicales.
J’ai mal à la mâchoire. Ma tête dans un étau, j’ai des spasmes irréguliers et le cœur qui tressaute. Ces pulsations anormales sont flippantes. Je tachycarde. Ma poitrine se soulève et mon souffle est court, sifflant.
J’ai peur…
Mes lèvres gonflées par la tension et mes tempes douloureuses au forceps, battent au rythme saccadé des martèlements cardiaques ; au rythme des décrochés affolants et des ressauts anxiogènes.
Les palpitations décalées tapent fort dans ma poitrine, résonnent dans mes tympans et font trembler mes membres.
Je sens mon pouls dans mes joues, dans mon ventre et dans les muscles de mes bras contractés. Mes épaules nouées raidissent ma nuque et ligotent mes tendons.
Je transpire.
Me voilà prisonnière de bouffées de chaleur qui vont et viennent comme le ressac de la mer. Pernicieuses, elles m’attrapent par surprise, me submergent, me noient, puis se retirent. Leurs assauts intempestifs m’agressent et me font passer de la brûlure aux frissons, et du stress à l’épuisement.
Je suis à leur merci, sans défense ni protection.
En parallèle, mes émotions font du yoyo. Tour à tour, elles se succèdent, puis s’unissent pour accroître l’angoisse qui m’avale, me dévore entre ses crocs déchiqueteurs, m’attache plus fermement et m’étreint dans ses cordages resserrés.
J’étouffe.
Allongée en chien de fusil, les genoux repliés, ma pensée galope vers des contrées sauvages, inhabitées, où j’ai toute la place pour planter mes mille et une questions qui poussent comme du chiendent sur cette terre trop fertile.
Je me sens si fragile, si vulnérable, seule et perdue.
• Vais-je mourir ? Suis-je en train de mourir ?
• Est-ce une crise d’angoisse ou bien une crise cardiaque ?
• Qu’est-ce qui se passe en moi ?
• Qu’est-ce qui ne va pas ?
• Que vais-je devenir ?
• Quel sera mon avenir ?
• J’ai plus la force de tout recommencer.
• Je ne sais pas ce que demain me réserve.
• J’ai peur de tout perdre.
• Je n’y arriverai jamais.
Dépourvue de réponses, je tremble davantage. Trempée de sueur, je me tourne et me retourne dans mon lit. Mon front en nage mouille mon oreiller que je balance avec colère sur le sol.
J’ai chaud, puis j’ai froid. Je me découvre et me recouvre en pestant. Le noir me terrifie parce qu’il m’enferme. Il m’isole dans son silence inquiétant et paraît fondre sur moi comme un prédateur sur sa proie.
La nuit me semble propice au mal, propice aux visites impromptues des esprits malfaisants et aux pensées ténébreuses.
J’ai tellement peur… Je panique !
Je crains que ma nuit ne soit agitée comme elle l’est bien souvent…
Si je veux pouvoir fermer l’œil, je n’ai pas le choix. Avant qu’il ne soit trop tard et que je ne puisse interrompre le cycle infernal de l’angoisse, il me faut vider ma tête et me dégager de cette spirale diabolique. Je dois vite m’extirper de ce tourbillon qui me fait sombrer toujours plus profondément et m’entraîne dans son gouffre nauséabond.
J’appelle à l’aide dans un petit souffle :
• Jésus… Jésus…
Je tente de me calmer, de rassembler mes idées, de relativiser et de positiver. J’inspire par le nez, puis j’expire lentement plusieurs fois de suite. Je récupère mon oreiller que je serre contre moi comme un doudou, je me mets dans une position confortable et je lance le processus de raisonnement intelligent.
Le Saint-Esprit m’assiste et mes pensées se transforment. Je me dis que j’ignore en grande partie de quoi mon lendemain, mon surlendemain et tous ceux qui suivront, seront faits, et que je n’ai donc pas à l’envisager, du moins pas de la pire des manières, avec le pire des scénarios.
Ce cheminement dans ma tête, me fait du bien. Je sens que je reprends le contrôle. D’ailleurs, mon corps se relâche un peu et mes douleurs s’estompent. Je respire aussi plus calmement, et petit à petit, mon cœur récupère sa cadence régulière.
Je tiens le bon bout. Je ne lâcherai pas.
C’est alors que je songe que le jour qui s’envient et ne m’appartient pas, ne doit pas s’appréhender en raisonnements fulgurants, imaginaires et toxiques, mais il doit plutôt se vivre, se rencontrer dans l’instant, se saisir et se recevoir comme un pain quotidien. Forte de cette pensée réconfortante, je décide de cesser de cogiter sur l’inconnu et de penser à Jésus qui veille continuellement sur mes jours et sur mes nuits. Et dans cette dynamique, je me rappelle que mon présent et mon futur sont dans Sa sûre main.
Je me souviens que mon Père Tout-puissant se trouve déjà dans mon « demain » ; dans ce « demain » qui ne m’appartient pas et aura soin de lui-même, en temps voulu… Dès lors, je me réapproprie ces paroles, je me détends et soupire d’aise.
Sereine et confiante dans cette nuit qui commençait fort mal, je m’appuie sur les paroles de mon Seigneur et Berger qui m’aime et prend soin de moi, je replace ma foi dans Ses promesses, puis le cœur en paix, je m’endors du sommeil du Juste.
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Matthieu 6:33 – 34
Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 6:25
C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?
Matthieu 6:27
Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?
1 Pierre 5:7
et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous.
(By Christ’in)
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